T.D.A.H.

Quand j'ai découvert que j'étais HPI, j'ai pris une bonne claque. D'autant plus que j'avais bien compris que beaucoup de tâches simples pour les autres étaient hors de ma portée ou très compliquées à réaliser, ce qui renforçait mon sentiment d'infériorité (comme faire à manger ou être à l'heure).

Une médecin, un jour, m'a dit que j'avais un TDAH comme ça, alors que je consultais pour autre chose. Pour commencer, je l'ai envoyée chier (enfin dans ma tête, je suis une dame polie tout de même !). Mais l'idée a ensuite fait son chemin en moi, je me suis renseignée et il a bien fallu que je me rende à l'évidence. J'ai finalement fait un diagnostique avec un neuropsychiatre, et je suis donc officiellement... dans la merde.

Explication sur le TDAH

Le "Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité" est un trouble neuro-développemental. Les médecins ne se sont intéressés qu'aux cas "faciles à détecter" pendant longtemps, c'est à dire les petits garçons turbulents.  Depuis, surtout aux US, les pro du domaine se rendent compte que les enfants avec TDAH sont souvent aussi des adultes avec les mêmes symptômes, et que les filles/femmes sont touchées, peut être dans la même proportion.

Les principales caractéristiques sont les suivantes :

1. Déficit de l'attention : avoir du mal à se concentrer sur une tâche, à suivre les instructions, à organiser son travail, être facilement distraits par des stimuli externes.
   
   
2. Hyperactivité : hyperactivité motrice, c'est-à-dire qu'ils bougent souvent, ont du mal à rester assis et semblent toujours en mouvement. Mais, à mon avis, ça peut aussi être cérébral, je ressasse tout constamment, je pense à 15 trucs en mêmes temps...
   
   
3. Impulsivité : agir sans réfléchir aux conséquences, prendre des décisions hâtives ou avoir du mal à attendre son tour. (je ne suis pas du tout concernée par cet aspect).
   

Il faut comprendre une bonne foi pour toutes que ce trouble n'est pas lié à un défaut de volonté mais plutôt à des différences dans le fonctionnement du cerveau qui affectent la capacité à réguler l'attention et l'impulsivité. Tout le monde peut ressentir ce genre de "baisse de motivation" mais nous sommes seulement 6/7% de la population à en souffrir vraiment sans pouvoir rien y changer (tout seul).

Les causes exactes du TDAH ne sont pas complètement comprises, mais des facteurs génétiques, environnementaux et neurobiologiques sont impliqués. Des recherches suggèrent que des déséquilibres dans les neurotransmetteurs du cerveau, tels que la dopamine et la noradrénaline, pourraient jouer un rôle dans le développement du TDAH.

Ce trouble a un impact significatif sur la vie quotidienne de ceux qui en souffrent réellement, sur le plan scolaire, professionnel et social. Il existe plusieurs thérapie, souvent médicamenteuses puis comportementales (avec un psy qui s'y connait, sinon vous perdez votre temps), mais il n'y a pas de recette miracle, ni de guérison. Une approche multidisciplinaire impliquant des médecins, des psychologues et des éducateurs serait recommandée pour un traitement optimal.

Les effets collat​éraux sont difficiles à quantifier ou même à lister. Sur les réseaux sociaux, ils existent de très nombreux témoignages. J'en partage souvent en story sur Instagram, quand ça me correspond bien.

Lutter contre la procrastination quand on a un TDAH est encore plus difficile. Je n'ai pas encore toutes les stratégies, mais j'espère parvenir à résoudre mon souci, un peu.

Je sais ça que maintenant, qu'est ce que ça fait ?

Tout d'abord, il s'avère que j'ai toujours eu ce trouble mais que, comme souvent les filles, j'étais une championne à le masquer. Mon HPI a très certainement beaucoup aidé, car si j'étais un peu tête en l'air et rêveuse, je ne me sentais pas à la ramasse comme aujourd'hui.

Il a fallu un burn-out suivi d'une dépression pour que ma vie soit complètement bouleversée. Je me suis mangée un mur, en quelques sortes. Et franchement, je ne me reconnais plus.

De tous temps, j'ai eu une capacité de concentration hors norme, au point que le monde aurait pu s'écrouler autour de moi sans que je m'en rende compte. Maintenant, j'ai un mal de chien à retrouver cet état.

De tous temps, j'ai oublié où je posais mes affaires, un peu. Maintenant c'est toute la journée. Tous les gestes que je fais de façon mécanique, sans y mettre une attention particulière, m'échappent : poser mes clés en rentrant à la maison, ranger mon téléphone dans mon sac, prendre mon porte-monnaie pour aller faire des courses. Adieu le multi-tâche !

Lutter contre la procrastination lorsque l'on a un TDAH être un défi supplémentaire, même s'il existe des stratégies et des approches qui peuvent aider à améliorer la gestion du temps et à surmonter les difficultés liées au trouble.

Cependant, tous les trucs qu'on vous donne pour luter contre la procrastination sont justement des comportements ou des outils que les TDAH ont du mal à gérer :

- planifier et organiser (OK, ça fait joli sur le papier)
- prioriser (toujours beau sur le papier)
- établir des échéances (celles que je me fixe ne fonctionnent JAMAIS)
- éliminer les distractions (mon cerveau est une source de distraction en lui-même)
- utiliser des techniques de gestion du temps (POMODORO : ça fonctionne parfois)
- être bienveillante envers moi-même (fuck this, I hate myself)
-se récompenser (jamais réussi à faire ça, en fait).

J'aurais encore pas mal de chose à dire sur ce point. Ce trouble m'empoisonne la vie et ça me fiche un spleen énorme.

Cha.
Le boulet, qui se soigne (pas assez vite à son goût).